Israël (6e partie) : les implantations juives

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(Cet article a été publié sur Twitter sous forme de thread le 5 juillet 2020.)

Je termine ici ma série d’articles sur Israël. Si vous n’avez pas encore lu mes cinq autres articles, je vous recommande de le faire avant d’aller plus loin.

Article no. 1

Article no. 2

Article no. 3

Article no. 4

Article no. 5

Je ne pouvais pas terminer cette série d’articles sans parler du problème « majeur » de nos antisémites du cru : les fameuses implantations juives, notamment en Judée-Samarie. Israël se voit toujours ordonner de geler toute implantation. De manière impérieuse, lorsqu’elle était Secrétaire d’État, Hillary Clinton a explicité ce diktat : « un arrêt des implantations, donc pas d’implantations, pas de postes avancés, pas d’exceptions qui liées à la croissance naturelle ». Comment voulez-vous qu’Israël vive dans de telles conditions? Cela veut dire que tous les pays peuvent se développer et croître naturellement en construisant de nouvelles maisons et de nouveaux quartiers (notamment), sauf Israël.

Pas de « croissance naturelle » veut dire l’étranglement mortel des villes prospères situées à proximité de la ligne d’armistice de 1948-1949, dont un certain nombre sont des banlieues de Jérusalem et qu’Israël était censé conserver dans toutes les négociations de la dernière décennie. Ça veut dire, comme le disait le regretté Charles Krauthammer, qu’il ne doit pas y avoir de croissance démographique, ce qui veut dire : pas de bébés. Puis, s’il n’y a pas de bébés : pas de quoi les loger, pas même à l’intérieur des limites existantes des agglomérations. Cela signifie que pour chaque enfant qui naît, il faut que quelqu’un parte. Aucune collectivité ne saurait survivre de cette façon-là. L’objectif évident est d’ébranler et de détruire ces villes avant même toute autre négociation.

Dans quel but? Au cours des dernières décennies, le gouvernement américain avait admis qu’un traité de paix final impliquerait nécessairement que les Israéliens conservent une partie des implantations les plus proches et qu’ils accordent aux « Palestiniens », en compensation, une superficie équivalente du territoire d’Israël même. C’est ce qui avait été envisagé avec le plan de Bill Clinton lors des négociations de Camp David en 2000 et à nouveau à Taba en 2001. Au bout du compte, pourquoi expulser des gens de leurs maisons et pourquoi faire de leurs villes des tas de décombres alors que les Arabes et les Juifs pourraient rester dans leurs maisons, si la ligne d’armistice de 1948-1949 était légèrement déplacée du côté palestinien pour englober les principales implantations juives du voisinage et parallèlement déplacée à l’intérieur du territoire israélien pour donner du terrain aux Palestiniens?

Non seulement, cette idée était logique et avait été acceptée aussi bien par les gouvernements démocrates que républicains au cours des dernières décennies, mais elle avait été approuvée par écrit dans les protocoles d’accord échangés entre Israël et les États-Unis en 2004 et, par la suite, massivement approuvée par une résolution concomitante du Congrès américain. Pourtant, sous Barack Obama, le Département d’État a refusé à plusieurs reprises d’avaliser ces accords et même de dire qu’il allait les honorer. Et tout ça, de la part d’un président qui affirmait avec constance que toutes les parties du conflit devaient honorer leurs obligations antérieures. En fait, il attendait des Israéliens qu’ils acceptent de nouvelles garanties américaines en échange de concessions concrètes et irréversibles, alors qu’il avait lui-même tiré un trait sur les garanties américaines antérieures dans son cynique discours du Caire. Toute cette histoire de « croissance naturelle » n’est qu’une machination. Le processus de paix est-il moribond parce qu’un enseignant, dans le quartier juif de Jérusalem, agrandit sa maison afin de pouvoir y loger ses petits-enfants? Il faut être un pervers pour faire de cette question le point central du processus de paix, alors même que Gaza est entre les mains des terroristes du Hamas qui mènent une guerre permanente contre Israël et que Abou Mazen, après avoir décliné toutes les propositions de paix d’Ehud Olmert, ose déclarer qu’il est dans l’attente de voir le Hamas devenir modéré et de voir Israël s’effondrer, et qu’il ne fera rien d’ici-là pour faire avancer la paix.

Dans son discours au « monde musulman », qui avait été annoncé avec tambours et trompettes, au Caire en 2009, Barack Obama a déclaré que la « situation » du « peuple palestinien » était « intolérable ». Elle l’est en effet. Cette situation est le résultat de 72 ans d’un leadership « palestinien » qui n’a apporté à son peuple que la corruption, la tyrannie, l’intolérance religieuse et la militarisation forcée. Durant trois générations, ce leadership a rejeté toutes les opportunités d’indépendance et toutes les opportunités de dignité et a opté pour le dénuement et pour le désespoir, plutôt que d’accepter toute installation qui ne serait pas accompagnée de la disparition d’Israël.

C’est ainsi que le Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini, a choisi la guerre plutôt qu’une solution de deux États en 1947. C’est ainsi que Yasser Arafat a refusé un État palestinien en 2000. C’est ainsi qu’Abou Mazen a rejeté l’offre encore plus généreuse d’Ehud Olmert en décembre 2008.

Durant les 27 années qui se sont écoulées depuis que la Judée-Samarie et Gaza ont été remises aux « Palestiniens » en vertu des Accords d’Oslo, leurs dirigeants n’ont construit aucune route, aucun Palais de justice, aucun hôpital, aucune école et aucune des institutions étatiques fondamentales qui auraient permis de soulager les souffrances de leur peuple. Au lieu de ça, ils ont investi dans une infrastructure de guerre et de terreur, tout en déposant des milliards de dollars provenant de naïfs donateurs occidentaux sur leurs comptes en Suisse.

En 2009, Obama a dit qu’il était venu au Caire pour dire la vérité. Il n’en a pas articulé un seul mot. Il s’est contenté de prononcer au milieu d’un flot de platitudes et de bons sentiments la déclaration d’une nouvelle politique américaine : « Les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. » Obama a ainsi conforté le mythe selon lequel la misère des « Palestiniens » et leur situation d’apatrides seraient la faute d’Israël et celle des implantations juives. Rien n’est plus faux. Accuser Israël et chercher à faire des histoires à propos de sa « croissance naturelle » permet sans doute de se faire bien voir de la « rue » arabe, mais ça ne fera qu’inciter les États arabes à adopter l’attitude d’Abou Mazen : croiser les bras et attendre que l’Amérique leur livre Israël pieds et poings liés sur un plateau d’argent. Cela rendait la Doctrine Obama non seulement abjecte mais également contre-productive. Une erreur grotesque et monstrueuse que Donald Trump s’efforce de corriger depuis 2017. Je ne crois pas qu’il sera réélu mais lorsqu’on fera le bilan de sa présidence, il y aura à coup sûr, dans la colonne des bons coups, sa victoire contre l’EI et les terroristes « palestiniens » et son amour inébranlable envers la seule démocratie de tout le Proche-Orient et de tout le Moyen-Orient.

Cela complète ma série d’articles sur Israël. J’espère que j’aurai contribué à vous donner des éléments que vous n’aviez pas pour bien comprendre ce pays et le conflit israélo-arabe. N’hésitez pas à la partager et à poser vos questions si nécessaire. Si jamais j’ai oublié des détails, faites-moi le savoir et je pourrai en faire mention si cela est pertinent. Après tout, il est quand même assez difficile de résumer tant d’années, même si cela est fait en six articles.

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