Israël (3e partie) : « l’apartheid israélien »

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(Cet article a été publié sur Twitter sous forme de thread le 1er juillet 2020.)

Je continue ici ma série d’articles sur Israël. Si vous n’avez pas encore lu mes deux premiers articles, je vous recommande de le faire avant d’aller plus loin.

Article no 1

Article no. 2

Aujourd’hui, je vais parler des deux millions d’Arabes vivant en Israël. Mis à part aux yeux des antisémites, il n’est plus à démontrer que Israélo-Arabes sont des citoyens à part entière d’Israël, jouissant de tous les droits et de toutes les libertés du citoyen.

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De plus, n’oublions pas que le judaïsme et l’éthique biblique sont indissolublement liés au christianisme, ce qui fait du judéo-christianisme l’un des fondements de la civilisation occidentale avec, en prime, l’héritage gréco-romain, le Sermon sur la Montagne, la Renaissance, les Lumières, les droits de l’Homme et l’invention de la démocratie libérale. Il est vrai qu’au sein du christianisme, un fort courant judéophobe a persisté pendant des siècles. Le peuple juif était perçu comme un peuple déicide car il avait tué le Christ, ce qui justifiait à toutes fins pratiques, les discriminations, les persécutions et les pogroms à l’encontre des Juifs. Mais heureusement, il existe, surtout depuis le Concile Vatican II, une autre vision chrétienne du judaïsme qui consiste à considérer les Juifs comme, pour paraphraser Jean-Paul II, « nos frères aînés bien-aimés ». Déjà en 1938, bien avant l’arrivée de Jean-Paul II, Pie XI avait déclaré à des pèlerins belges, dans une formule saisissante, que « nous, les chrétiens, sommes spirituellement sémites ». Voilà des paroles d’une grande et troublante profondeur.

Mais, revenons aux Arabes vivant en Israël. Les Arabes vivant en Israël ont la citoyenneté israélienne, le droit de vote et le droit de se présenter aux élections. Plusieurs Arabes ont déjà été ministres au sein du gouvernement israélien.

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La coalition arabe est même la troisième force politique à la Knesset. Un Arabe a déjà été président par intérim. Les Arabes peuvent aussi être nommés comme juges à la Cour suprême et c’est même le cas pour l’un d’entre eux. Ils ont le droit de circuler sur le territoire et de fréquenter les écoles et les hôpitaux et l’arabe est l’une des deux langues officielles du pays, l’autre langue étant l’hébreu. Ils ont le droit de travailler, d’ouvrir des commerces et d’être des propriétaires terriens et immobiliers. Leur liberté d’expression et de religion est 100% protégée et ils peuvent avoir recours à un système judiciaire indépendant du pouvoir politique. En 2004, Ariel Sharon a fait passer une loi exigeant que toutes les compagnies appartenant à l’État embauchent au minimum un Israélo-Arabe sur leur Conseil d’administration. Les Israélo-Arabes sont aussi couverts par les programmes sociaux du gouvernement. Bref, « l’horrible apartheid israélien » donne plus de droits aux Arabes vivant sur son territoire que n’en donne la Syrie ou la Turquie aux Kurdes vivant sur leur territoire.

Il suffit donc d’un regard le moindrement objectif sur l’État d’Israël pour constater qu’il n’y a pas la plus petite trace d’un quelconque régime d’apartheid dans ce pays. Affirmer le contraire, c’est mentir effrontément, c’est faire preuve d’une malhonnêteté intellectuelle répugnante et c’est également être mû par une judéophobie malsaine et très proche de l’antisémitisme, ce millénaire cancer de l’Humanité.

Tous ceux qui s’apitoient sur le sort terrible des « Palestiniens » de Gaza et de la Judée-Samarie, tout en accusant Israël d’être responsable de leur misère et de leur enfermement, oublient un minuscule détail : les Israéliens ont quitté Gaza en 2005 et la tyrannie obscurantiste que les habitants de Gaza doivent subir n’est pas celle de l’État hébreu mais bien celle des barbus islamo-fascistes du Hamas. Ce n’est guère mieux en Judée-Samarie, là où le Fatah d’Abou Mazen impose un régime corrompu jusqu’à la moelle de l’os, pétri de haine et de duplicité et qui serait tout bonnement balayé par le Hamas si par malheur l’armée israélienne devait quitter les lieux.

Alors, comment se fait-il que parmi les centaines de pays à travers le monde, dont un fort contingent est constitué de dictatures, de tyrannies, de régimes totalitaires et de fausses démocraties qui oppriment leurs peuples, qui persécutent et qui massacrent les chrétiens, qui foulent aux pieds les droits humains les plus fondamentaux, qui lapident les femmes adultères, qui pendent les homosexuels, qui tuent les musulmans qui se convertissent à une autre religion et qui soutiennent le terrorisme, comment se fait-il que le seul pays qui doive subir les anathèmes et les malédictions, les mises en quarantaine et les boycotts et la détestation et le ressentiment soit le seul État juif de la planète? La voilà, la vraie question. Mais, elle contient déjà la réponse : c’est parce que justement, c’est un État juif. Les boycotts anti-Israël comme le mouvement BDS ne sont au fond que la manifestation parmi tant d’autres de « l’anti-sionisme » et de la judéophobie qui gangrènent une bonne partie de la gauche occidentale, des intellectuels et des journalistes.

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En réalité, l’antisémitisme et « l’anti-sionisme » prennent très souvent une forme plus subtile chez les élites occidentales. Plutôt que l’expression brutale et fortement antisémite qui domine dans le monde musulman de la négation pure et simple du droit à l’existence de l’État d’Israël (se référer ici à l’intention proclamée par l’Iran, le Hezbollah, le Hamas, le Fatah et Al-Qaïda d’anéantir l’État hébreu), en Occident, on ne va pas jusqu’à nier la légitimité de l’État d’Israël. Mais, toutes les actions ayant pour fins d’assurer l’existence même d’Israël et de défendre la vie et les droits de ses citoyens sont toujours systématiquement désapprouvées. Elles sont toujours disproportionnées. Elles violent toujours le droit international. À croire que le droit international a été conçu et qu’il a été élaboré spécifiquement pour discréditer toutes les actions d’Israël. Quoi qu’il fasse, il a toujours tort. Il est coupable par nature.

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Il construit une clôture de sécurité (un projet qui avait pourtant germé dans l’esprit d’Yitzhak Rabin dans les années 1990, pourtant le seul PM israélien qui trouve grâce aux yeux de la gauche antisémite) pour se protéger des attentats meurtriers contre ses civils? Coupable.

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Il riposte à la pluie de roquettes qui lui tombe dessus? Coupable. Il ose considérer Jérusalem comme la Ville Sainte millénaire des Juifs? Coupable. Il établit un blocus maritime pour empêcher l’entrée d’armes dans la Bande de Gaza? Coupable. Il est réticent à accorder des concessions exigées par Barack Obama parce que l’Autorité Palestinienne refuse toujours de reconnaître l’État d’Israël comme un préalable à des négociations? Coupable. Coupable.

« Toutes ces accusations, nous dit Pierre-André Taguieff (un expert en matière d’antisémitisme et de judéophobie), convergent vers une même conclusion que l’on peut ainsi formuler : le peuple juif est un intrus dans le genre humain. Dans le vieil antisémitisme, les Juifs faisaient figure d’intrus dans les nations européennes, de peuple en trop venant d’Orient, sans aucun territoire au sein de l’Occident chrétien. Amalgamés avec les Occidentaux, ils sont désormais traités comme des intrus au Moyen-Orient et, plus largement, dans la société mondiale. Doublement diabolisés en tant que « sionistes » et en tant qu’Occidentaux, ils sont rejetés comme le peuple en trop par excellence, ce que traduit la rumeur voulant qu’Israël serait un État en trop. Un État-monstre, le seul à être supposé comme tel. Telle est la nouvelle matière symbolique exploitée depuis près d’un demi-siècle par les ennemis déclarés ou non des Juifs. »

Et dire que les Pères-fondateurs d’Israël étaient majoritairement de gauche. Israël a eu plus de premiers ministres et de présidents de gauche que les États-Unis ont eu des présidents de gauche. Les syndicats sont respectés en Israël et il fut même un temps où être un chef syndical était un tremplin pour une carrière politique, généralement sous les couleurs du Parti travailliste, le descendant du Mapaï. Ce sont des gauchistes comme David Ben Gourion, Levi Eshkol, Golda Meir, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, notamment, qui ont fait d’Israël ce qu’il est : un État fondé sur un idéal social. Et cet idéal social, imprégné d’éthique biblique, on le retrouve dans le message du judéo-christianisme, la pierre angulaire des Lumières et donc de notre civilisation occidentale. Par ce fait même, notre destin est inextricablement lié à celui d’Israël. Nous devons donc protéger et défendre ce petit pays de Lumières et de liberté contre les barbares qui veulent sa destruction et donc la nôtre. C’est le devoir de tout homme de gauche.

Quant à Benyamin Netanyahou, il est le leader du Monde libre depuis plus d’une décennie car, contrairement à Barack Obama ou Donald Trump, il ne fait pas tout pour que l’Iran ou l’Arabie-Saoudite (qui se disputent le titre du cheval fort au Moyen-Orient) devienne ce cheval fort. Ces deux régimes ne partagent aucunement nos valeurs. Le cheval fort est et restera Israël, le seul bastion avancé de l’Occident et de ses valeurs fécondes en terre ennemie. En cela, Benyamin Netanyahou est un résistant de la même trempe que Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt en leur temps, Boris Johnson et Sebastian Kurz aujourd’hui ou Frédéric Bastien et François Legault au Québec.

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